Dans la grande famille des RPG, il existe nombreux sous-genres, plusieurs licences aux titres multiples, allant de clichés scénaristiques à des phases de gameplay vues et revues, incluant des personnages tous comparables les uns les autres. Il est aujourd’hui difficile pour les développeurs de façonner un jeu de rôle purement original, tout en gardant le souci de la qualité et de l’accessibilité. Monolith soft, la firme ayant développé Xenosaga, a pourtant su prendre le pari risqué de jouer avec la carte de la singularité. Et cela afin de nous offrir sur GameCube une œuvre d’art vidéo ludique aujourd’hui inégalée dans le domaine de l’originalité: Baten Kaitos!
IceDarkBen
«Valley of the Wind»
A long long time ago, it was
L’univers de Baten Kaitos nous plonge dans un contexte pour le moins insolite. Comme narré dans le prologue, le monde (dépourvu de nom) où se déroule l’histoire est privé de mers et de terres fermes. Depuis des millénaires en effet, les légendes racontent qu’il y aurait eu autrefois une vaste étendue d’eau, infinie, et que l’on appelait «l’océan». Un concept que les habitants de ce monde ont bien entendu énormément de mal à imaginer; eux qui n’ont que l’azur du ciel qui s’étend à perte de vue. Ce mystérieux océan abritait même, selon la légende, un poisson gigantesque, une baleine, dont les chants n’auraient cessé d’harmoniser les eaux.
Où est passé cet océan? Qu’est-il advenu de la baleine? Un dieu puissant et maléfique les aurait avalés sans en laisser la moindre goutte. La guerre féroce qui sévissait entre les humains et les dieux eut aussi raison de la Terre, la polluant de nuages délétères et irrespirables. Les humains se tournèrent alors vers les cieux, et à l’aide de puissants magiciens, ils réussirent à élever quelques îles dans les vastes étendues nuageuses. Aujourd’hui, les habitants se sont accoutumés au ciel depuis bien des lunes, au point que cette vieille légende aurait perdu toute forme de crédibilité jusqu’à en devenir un conte que l’on raconte au coin du feu. Les humains sont tous pourvus d’ailes: les «ailes du cœur», qui, comme leur nom l’indique, reflètent «l’âme de leur porteur». Le monde du ciel a aussi développé sa propre technologie basée sur la magie d’antan, afin de créer ce que l’on nomme les Magnus. Ceux-ci sont des cartes qui ont le pouvoir d’enfermer l’essence de la «matière». De cette manière, il est possible via cette commodité de transporter et invoquer toutes formes d’objets, allant d’une caisse d’explosifs à un nuage égaré…
L’ange et le corbeau
Le scénario se lance avec quelques flashblack nébuleux et incompréhensibles, au détour desquels le joueur apprend qu’il est l’ange gardien d’un jeune homme aux cheveux bleus : Kalas. Vous vous réveillez alors (vous en tant que joueurs) en même temps que ce garçon allongé sur le lit d’une chambre, dans un village agricole qui n’est pas sans rappeler le très fameux village d’Arni dans Chrono Cross. Kalas, très familier avec vous, vous fait alors remarquer votre soudaine amnésie. Suite à l’intervention d’un docteur, vous apprenez que Kalas n’est doté que d’une seule aile. Cet handicap est cependant pallié par la présence d’une «aile-méca» fabriquée par son grand-père, aujourd’hui décédé. De nouveau sur pieds, vous visitez le village pittoresque et apprenez que la forêt où votre protégé s’est fait assommer recèle d’étranges ruines. Kalas et vous-même y faites la rencontre d’une jeune femme nommée Xelha, qui constate en même temps que vous le comportement égoïste du jeune homme mi-ailé.
Présente en ces lieux pour la même raison que votre binôme, Xelha vous accompagne jusqu’aux ruines. Un pendentif que portait la jeune femme se met alors à briller avec intensité, réveillant un terrible monstre «doué de parole». Ce dernier prononce une prophétie annonçant le retour d’un certain Malpercio, dieu maléfique des temps anciens. Après l’avoir défaite, la bête laisse apparaître un magnus incroyablement étincelant. Avant que Kalas ne puisse s’en saisir, une escouade armée surgit d’un vaisseau survolant les ruines. Il s’agit des forces de l’empire d’Alfard, l’île la plus puissante du ciel. Son commandant en chef accuse Xelha de voleuse et la kidnappe. Kalas essaye de lui venir en aide mais se fait une nouvelle fois assommer. A son réveil, ce dernier vous confie que cet homme (Giacomo) est l’assassin de son grand-père ainsi que de son petit-frère.
L’histoire vous plonge alors dans une double quête, celle d’une vendetta acharnée qui mènera Kalas à tout mettre en œuvre pour se venger de Giacomo, ainsi que celle d’une course aux magnus Ultime pour empêcher la résurrection du dieu maléfique. Ce synopsis minimaliste a tout d’un prologue on ne peut plus revisité, mais il serait meurtrier de vous révéler les rebondissements (en particulier un, qui peut se vanter d’être un véritable coup de théâtre) qu’entraine la trame de Baten Kaitos. Car rares sont les jeux pouvant se vanter d’une telle richesse, présente sur de nombreux points de vue, comme nous allons le voir plus avant.
Le Gameplay
Baten Kaitos est original dans le moindre de ses détails. Jeu strictement incomparable, il offre des aspects innovants et efficaces qui ne cessent de surprendre encore aujourd’hui. Car qui dit jeu, dit aussi gameplay! Et Baten Kaitos offre une multitude d’innovations dans ce domaine, qui est par ailleurs extrêmement complet et demandera de ce fait une analyse poussée.
La bonne carte en main
Le mode de combat et les nombreuses quêtes annexes reposent sur la technologie des magnus. Ceux-ci sont des cartes, dont le seul nom fera grimacer de nombreuses personnes. Mais qui dit cartes dit également jeu de hasard, et qui dit hasard dit… gameplay impropre à celui d’un RPG! Mais ce pauvre constat est sans compter les incroyables ressources qu’offre Baten Kaitos! Aux premiers abords, le système de magnus témoigne d’une complexité assez décourageante. Mais il vous suffira de quelques heures pour en comprendre les diverses subtilités. Les cartes se départagent en trois styles : les armes (utilisables seulement en attaque), les armures (seulement en défense) et le reste (utilisables dans les deux cas, incluant des effets divers). Plus vous avancerez dans le jeu, plus les armes et armures seront efficaces. De manière classique, chaque personnage du jeu possède son propre «Deck» (paquet de cartes) qui lui sera utile en combat. Ces derniers sont caractéristiques à chacun des utilisateurs. Ainsi, seul Kalas peut utiliser les cartes épées, Gibari (personnage de votre équipe tout droit inspiré de Waka de Final fantasy X) les pagaies et Lyude, un personnage quelque peu efféminé utilisant des instruments de musique comme arme (!?). Les armures, contrairement aux armes, sont utilisables par plusieurs personnages en fonction de la nature même de celles-ci. Enfin la majorité restante des cartes est utilisable par tout le monde.
Les cartes se départagent en trois styles: les armes (utilisables seulement en attaque), les armures (seulement en défense) et le reste (utilisables dans les deux cas, incluant des effets divers). Plus vous avancerez dans le jeu, plus les armes et armures seront efficaces.
On peut bien sûr utiliser plusieurs magnus en un tour d’attaque. Leur nombre utilisable en un tour augmente lorsque l’on change de classe le personnage (agrandissant en même temps la capacité de son Deck, et le nombre de cartes disponible en main durant le tour). Si Kalas possède par exemple deux lames de fond dans sa main, il pourra utiliser ces deux cartes en attaque. Mais il devra attendre d’épuiser son Deck pour que celui-ci se mélange (ce qui lui fait perdre un tour) et pour qu’il puisse de nouveau réutiliser toutes ses cartes. Fort heureusement, les magnus utilisés ne sont pas perdus. Les cartes «défense» par contre ne dépendent pas de la classe du personnage, si un ennemi inflige sept coups, rien ne nous empêche d’utiliser sept magnus de défense.
Une stratégie très poussée
Ce système particulier requiert un sens tactique à ne pas prendre à la légère. Baten Kaitos est clairement un jeu qui peut s’avérer très difficile si on néglige les nombreuses règles qui interviennent en combat. Booster le niveau de ses personnages est en fait entièrement inutile si l’on se contente de charger comme un bourrin uniquement avec les cartes affichant les plus hautes statistiques.
Ce RPG comme beaucoup d’autres, inclut les forces et faiblesses élémentaires. Mais à un degré beaucoup plus important, même au-delà d’un Golden Sun, RPG sorti sur Gameboy Advance. En plus d’un attribut neutre, il existe six éléments dans Baten Kaitos: feu et eau, lumière et ténèbres, vent et temps. A l’inverse de nombreux jeux qui se contentent d’afficher un multiplicateur de dégâts fixe à chaque faiblesse, nous avons ici des ennemis possédant des résistances très précises sous forme de pourcentages. Nous pouvons alors tomber sur un monstre résistant à l’eau de 30%, faible au vent de 60%, aussi faible de 20% aux ténèbres. Les possibilités sont énormes, ce qui rend l’utilisation de cartes élémentaires très importante. Mais il existe une autre facette encore plus sérieuse à prendre en compte: celle des paires d’éléments. En effet, chaque élément possède son contraire sur lequel il exerce une négativité. De ce fait, il est impensable d’utiliser une épée de feu et une épée d’eau dans un même combo d’attaque. Au lieu de s’additionner, la force des deux attaques va alors subir une soustraction et finalement diminuer la puissance de votre enchaînement de manière considérable. Même tarif pour la défense. En sachant que pour contrer un élément, il est obligatoire de posséder une armure de l’élément contraire. Les seules exceptions sont les magnus de soin et d’améliorations, qui ne subiront jamais de malus et n’en provoqueront pas non plus.
Le dernier point stratégique est la notion de combo de chiffres. Chaque carte possède de un à quatre chiffres sur son illustration, ces mêmes chiffres vont de 1 jusqu’à 9. Les magnus de début de jeu affichent bien entendu un seul chiffre, alors que les derniers en affichent quatre. Bien sûr, vous pouvez avoir par exemple deux épées de givre avec des nombres différents, chaque magnusrestant unique. Les néophytes utiliseront le bouton «A» pour sélectionner une carte en combat, alors que les experts utiliseront le stick «C» pour sélectionner le chiffre de leur souhait. Globalement il n’existe en fait que deux types de combos: les paires et les suites. Une paire consiste à faire apparaître le même chiffre dans un combo. Vous pouvez alors faire un combo de six attaques en sélectionnant six fois le chiffre 8 par exemple. Vous pouvez aussi multiplier plusieurs paires, les possibilités sont donc très nombreuses. Par contre il suffit d’un seul chiffre esseulé pour que votre combo n’obtienne aucun bonus (par exemple sur six attaques, si vous placez deux cartes de 3, trois cartes de 5, et une carte de 7, le combo est brisé entièrement à cause de ce 7). Enfin, le deuxième style de combo est le plus dur, il s’agit de la «suite», c’est-à-dire afficher un ordre chronologique dans votre enchaînement ( 1-2-3-4-5… ou dans le sens inverse) Si certains seront trop fainéants pour y penser, ils manqueront alors la possibilité de renforcer leurs attaques jusqu’à 300% (faire un enchaînement de 2000 qui passe alors la barre des 7000 juste pour des chiffres, voila de quoi ratatiner n’importe quel boss ardu sans se fouler). Vous l’aurez compris, dans Baten Kaitos la gestion de ces magnus est à ne pas prendre à la légère. C’est justement cette minutie et ce travail stratégique qui diminuent grandement le côté hasardeux de son jeu de cartes. Car la chance, il faut savoir la provoquer. Et pas besoin d’être mathématicien pour savoir faire une paire ou compter jusqu’à neuf pour afficher une suite.
Un ange passe…
Enfin il existe deux autres aspects très importants auxquels le joueur doit penser. Comme précisé dans le début de cette review, le joueur incarne l’ange gardien de Kalas. En plus d’apporter une touche immersive au scénario, les dialogues échangés avec le héros principal affecteront aussi quelquefois vos combos de magnus. Plus vous aurez d’affinité avec le héros, plus celui-ci augmentera ses chances de voir apparaître un magnus surpuissant dans ses combos. Ces magnus ne peuvent pas être obtenus dans le jeu, et disparaissent aussitôt le combo achevé. Pour favoriser leurs chances d’apparition, il est nécessaire d’être sur la même longueur d’onde que Kalas, et donc de faire très attention aux réponses qu’on lui fournit durant les dialogues! Précisons-le, Kalas est l’archétype de l’anti-héros agissant uniquement dans des buts purement égoïstes. Le deuxième aspect s’appuie sur la notion de temps. Nombreux sont les magnus
qui subissent les effets de la maturité, de l’usure, de l’évolution et du pourrissement. Vous seriez alors très déçu de constater que votre magnus «pomme» soignant 590PV se soit transformé en «fruit pourri» sans la moindre utilité. Mais combien vous serez heureux de voir que votre raisin qui a pourri en début de jeu s’est finalement transformé en un vin aux propriétés curatives! La nourriture très présente en tant que magnus est systématiquement confrontée au temps qui passe, quel que soit l’aliment. Votre riz de grande qualité finira par devenir de la patte collante et votre lait se transformera en fromage encore plus utile. Bien sûr la nourriture n’est pas la seule à subir les effets du temps, mais à l’exception de quelques armes, seuls les magnus de la troisième catégorie (les objets divers) se transformeront, altérant vos Deck indéfiniment pour le meilleur et pour le pire.
La durée de vie
Baten Kaitos possède une bonne durée de vie. Comptez en moyenne 60h pour faire le tour, bien que ce chiffre dépende grandement de votre rythme et de votre désir de tout obtenir. L’histoire principale tient sur deux mini-CD, un fait assez rare pour les jeux de la Game Cube. C’est aussi un RPG contenant de très nombreuses quêtes annexes, qui encore une fois, sont à l’image de l’ensemble du jeu: originales. Que vous tentiez de reconstruire la carte des constellations en retrouvant chacune d’elles à travers les cinquante magnus disséminés de par le monde, ou d’assembler la famille d’un arbre généalogique entier, il est clair que le jeu vous prendra du temps. Il existe aussi mille et vingt-deux magnus en tout dans le jeu, dont l’obtention exhaustive fait partie des quêtes les plus dures que l’on puisse compter dans un RPG. Enfin citons aussi les cent quarante et un combos de cartes à réaliser, qui vous permettront de mettre la main sur de nombreuses cartes uniques et très utiles (utiliser à la suite du fromage puis du vin blanc et vous obtiendrez par exemple le magnus «fondu savoyarde»!).
Graphisme
On se déplace dans Baten Kaitos sur des fonds incrustés comme on le faisait sur les Final Fantasy de la première Playstation. Si on se rappelle des décors magnifiques comme ceux de l’Ifa dans FFIX, on peut dire sans rougir que ceux de Baten Kaitos n’ont rien à leur envier. En effet tous les décors (à l’exception des arènes de combat) ont été peints à la main puis animés informatiquement. Le rendu est tout simplement superbe. Ajoutez à cela un univers très bigarré et vous obtenez un ensemble de décors somptueux au sein d’un périple dépaysant. En effet, que vous voyagiez à travers un pays de nuages, une contrée de glace ou des villes construites uniquement dans des pâtisseries, vos pupilles ne trouveront vraisemblablement rien à redire.
Le jeu ne manquera pas d’ailleurs de vous faire voyager puisque Baten Kaitos ne semble s’inscrire dans aucune époque précise. L’univers est difficile à situer puisque l’on a tantôt affaire à des vaisseaux de combats «high tech» comme il existe des pays gouvernés par la magie. La «Worldmap» est quant à elle divisée en cinq grandes îles: Sadaal Suud le pays agricole, Diadem le royaume féodal au sein des nuages, Anuénué l’île gouvernée par la magie, Mira un monde ou le bon sens n’a plus sa place et Alfard, l’empire guerrier. Chacun offrant des lieux aussi splendides que loufoques, parfois même désorientants.
On notera toutefois un chara-design particulier qui ne plaira pas à tous. Les personnages font preuve d’accoutrements inhabituels et les portraits accompagnant leurs dialogues savent se montrer très expressifs. Ce qui peut être tout autant une qualité qu’un défaut, tout dépendra de votre sens esthétique. Les animations de combats ne sont pas très nombreuses, mais les effets lumineux et colorés qu’affichent les magies et les coups spéciaux restent très bien rendus.
La bande-son
Motoi Sakuraba (compositeur de Golden Sun, Star Ocean, Tales of et autre Valkyrie Profile) signe ici une de ses plus belles OST (Original SoundTrack), perçue souvent comme la meilleure par nombreux de ses fans. Très instrumentaux et symphoniques, les nombreux thèmes accompagnent parfaitement les décors et les moments émouvants du jeu. On notera plus d’une dizaine de thèmes de combats au style musical toujours différent: de la guitare électrique pour certains boss, au thème principal composé au violon jusqu’à un rythme tribal et exotique pour d’autre affrontements. L’OST de Baten Kaitos est très diverse: rock et mélodieuse, intriguante et classique, bref de quoi combler nos oreilles. Il existe cependant un hic du côté sonore. On a peu de choses
à reprocher au doublage des personnages principaux et secondaires: le jeu d’acteur est présent, les voix très assorties avec les différentes personnalités, et le vocabulaire adapté en conséquence. Par contre dès que l’on s’attarde sur les quelques PNJ (personnages non jouables) qui ont été dotés d’un doublage, le résultat est tout de suite moins convaincant. Les enregistrements sont parfois à peine audibles et sont affublés de voix extrêmement similaires, du coup l’impression de «bâclage» est assez criante. Heureusement ces personnages font la plupart du temps une apparition furtive, et ce problème reste moins présent pour ceux qui ont un rôle un peu plus important dans l’histoire.
«Baroque» serait le juste mot pour définir ce jeu de rôle insolite. Autrefois utilisé pour s’opposer au classicisme, baroque veut aujourd’hui dire «original» ou «inhabituel». Son étymologie signifie précisément «perle irrégulière». Tant de mots qui définissent parfaitement Baten Kaitos. Singulier, magnifique et très complet, il est LE RPG pour ceux d’entre vous qui sont à la recherche d’une aventure qui saura les sortir des sentiers battus, qui leur procurera une expérience inédite dont chaque détail aura été soigné minutieusement. Avec une telle qualité au rendez-vous, on aurait donc tort de s’en priver! Un scénario surprenant, un gameplay incomparable, des graphismes splendides, une musique enchanteresse… voilà qui semblerait propulser Baten Kaitos au rang d’œuvre d’art vidéoludique!
Belle écriture, ça donne envie!
Merci beaucoup! Mais pour écrire de belles choses il faut parfois de bons modèles, je ne fais que rendre justice à ce jeu malheureusement trop peu médiatisé malgré sa qualité.