La mort, chaque joueur de jeu vidéo la connait. Que ce soit dans les jeux de plates-formes, de combats, les FPS, les shoot’em up ou d’autres genre, elle demeure d’une façon comme d’une autre toujours présente. Mais dans Eternal Darkness, celle-ci vous côtoie en permanence. Lorsque vous parcourez les différents lieux sombres et glauques, lorsque la démence de ce jeu devient tellement haute que vous vous voyez mourir littéralement de peur… Et vous aurez beau faire, la mort reste omniprésente tout au long de l’aventure, y compris lorsque vous réussissez votre mission… Eteignons donc la lumière, et pénétrons ensemble les ténèbres d’Eternal Darkness!
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The Darkness comes!
Le soft, sorti sur Gamecube en 2002, est à la base un Survival-Horror initialement prévu sur N64. Cette sortie repoussée avait en effet permis à Silicon Knights, la boîte de développement, de se servir à foison des possibilités techniques de la Cube, pour créer un climat de crainte des plus crédibles, via par exemple les graphismes, le level-design, etc. Fondamentalement, on reste loin certes de la qualité d’un Resident Evil, mais le soin accordé à la diversité et la variété même de la mise en scène, permise par la puissance technique de la Console, force tout de même le respect.
Plongez dans l’équivalent vidéo-ludique de Cthulhu
Vous voilà donc dans la peau de différents personnages, dans différentes époques et divers lieux du globe, devant résister aux malicieux assauts d’anciens dieux maléfiques, scellés depuis l’aube des temps. Ceux-ci ne recherchent qu’une chose, à savoir reprendre leur place, à l’instar de l’époque où les hommes n’étaient que pour eux que de vulgaires chairs à canon pour leurs guerres, des mets de choix pour leurs banquets ou de simple jouets cassables pour leurs plaisirs ludiques. A travers l’héroïne, Alexandra Roivas, venue au manoir de son oncle Edward fraîchement décédé et démembré, votre tache consistait à collecter les pages d’un mystérieux ouvrage intitulé «Livre des Ténèbres», véritable Nécronomicon, qui narre les mésaventures des malchanceux personnages qui sont rentré en contact avec le pouvoir maléfique de ces dieux anciens. Autant vous dire que cela n’était pas une simple promenade de santé!
It will damned us all!!!
Très inspiré par les œuvres et la mythologie de Lovecraft, le soft suit donc les mêmes mécaniques narratives pour distiller un climat d’incertitude, en exploitant la peur de la mort, de l’inconnu, de la démence, de tout ce qui peut être perçu comme malsain!
Eternal Darkness est effectivement basé sur notre perception des sens et en particulier sur notre acuité visuelle et auditive. Tout vous paraîtra glauque, étrange, curieux et bien entendu effrayant. Vous entendrez à chacun de vos pas des murmures, des pleurs, des cris ou des sanglots ; vous verrez des objets inanimés se déplacer sans crier gare ou des choses changer de place sans aucune autre forme d’intervention, des insectes marcher sur votre propre écran de télévision, une peinture décrivant un paysage magnifique et qui deviendra la seconde suivante un tableau montrant mort et souffrance, etc… Vous pensiez être au bout de vos surprises? C’est méprendre les petits malins qui ont conçu ce jeu, lorsque votre écran devient subitement noir par exemple, et vous pensez que cela est du à une défaillance de votre télévision, ou encore lorsque vous vouliez sauvegarder votre aventure, et qu’un message apparait vous disant vous êtes en train d’effacer votre partie (l’une des plus grande peurs des joueurs n’est-elle pas de perdre ses sauvegarde?) etc.
Le jeu brise donc le «quatrième mur» avec une facilité déconcertante et n’a de cesse de brouiller la frontière entre le réel de l’imaginaire, que ce soit dans le déroulement de votre quête ou dans les mécaniques intrinsèques au jeu.
Jugement final
- Genre: Survival Horror
- Editeur: Nintendo
- Développeur: Silicon Knight
- Support: Gamecube
Eternal Darkness est un Survival-Horror dans le sens pur et dur du terme. Si les jeux du genre ont été, sur cette génération en tout cas, beaucoup plus typés action, Eternal Darkness avait pris le parti de prendre le chemin inverse, en décidant littéralement de plonger le joueur dans les méandres abîmes de l’angoisse. Et le tour fut globalement réussi ! Il ne reste plus qu’à savoir maintenant si vous-même, êtes capables d’affronter les Ténèbres ou si vous souhaitez simplement vous laisser engloutir par elle!
NOTRE NOTE
4/5