Le beat’em all érigé au rang d’œuvre d’art. Voilà comment qualifier Streets of Rage 2. Car, oui, il a marqué et continue de marquer un pan entier du jeu vidéo. Pas le genre le plus intellectuel, certes, mais la voie du « coup de pied facial avec extension » est un art à part entière pour tout fan d’arcade qui se respecte…
Ash
Démarrant sur un scénario digne d’un énième Bloodsport, avec un méchant qui n’est toujours pas décidé à rendre l’âme et des gentils toujours aussi prompts à se faire kidnapper, les nouvelles aventures d’Axel et Blaze introduisent deux nouveaux frappeurs charismatiques, Eddie ‘Skate’ Hunter, acrobate perché sur des rollers et Max le bourrin de service. Si le bond visuel avec le premier opus est flagrant, la jouabilité y gagne aussi. Fini le pouvoir spécial avec une voiture de police qui vient tirer sur les loubards à coups de lance-roquettes. Désormais, nos braves flics repentis ont à leur disposition deux coups spéciaux visuellement canons. L’aventure est longue, relativement équilibrée et variée.
Mais ce que l’on retient forcément en premier lieu, ce sont les musiques. Avec Streets of Rage 2, Yuzo Koshiro frise le génie. Inspiré par la vague Dance Music de la fin des années 80, il signe ici ses plus belles notes et fait entrer le titre dans la légende. Aujourd’hui encore, on relance une partie pour le simple plaisir d’écouter ces mélodies, comme on dépose un bon vieux vinyle dans sa platine. Unique et intemporel, voilà Streets of Rage 2.
Quand les avis divergent…
L’excellent Mazin Wars…(1993)
et TMNT The Hyperstone Heist! (1992)
« Streets of Rage 2, mais pas que… »
Soyons clair, l’impact du premier épisode ne pouvait que trop nous prédisposer à recevoir avec autant de bienveillance ce nouvel opus. Nous sommes en 1992. La plateforme, le shoot’em up et le beat them all sont les genres en vogues. Difficile de passer à côté. Nos héros Axel, Blaze et Skate le savent bien, et ne pouvaient dans ce contexte que faire une entrée remarquée et remarquable, si bien qu’elle en éclipserait presque, aujourd’hui encore, d’autres productions du genre, à l’image des pourtant très bons Alien Storm, Mazin Wars ou encore TMNT The Hyperstone Heist. La faute très certainement à des musiques électrisantes, des graphismes au top, une aventure variée et extrêmement bien rythmée. Voilà peut-être en résumé, les véritables forces de ce Streets of rage 2.
« On prend les mêmes… »
Le premier Streets of Rage fait partie de mes tous premiers jeux Mega Drive. Ce nom évoque en moi le bruit des bouteilles de bière qui se brisent, les tessons qui tranchent la chair, le tout craché par la puce sonore. Le second m’a plu pour sa panoplie de coups spéciaux et ses sprites revus à la hausse. Mais il n’a pas tout à fait réussi à me faire oublier les heures passées sur l’original à me prendre pour un flic qui tabasse des punks et les femmes fatales en porte-jarretelles… Oulah, dis comme, ça, c’est vachement violent et réac’, en fait. Néanmoins, c’est pour une bonne cause : débarrasser les rues des gangs, leur enfoncer dans le crâne à coup de batte de baseball que la violence ne résout rien. Heu?!